De la portance appliquée à l’anti-dérive?!
sur un un bateau dériveur (le laser standard, par exemple), l’effet de la portance est connu sur la grande voile surtout dans les allures au vent (près, près serré, petit largue, travers, etc.)
mais que se passe-t-il dans la partie invisible (sous l’eau) du bateau ?
la dérive en sabre au milieu bateau reçoit l’écoulement d’eau dans l’axe du vent. elle effilée en arc à l’attaque du courant (relatif à l’écoulement). il n’y a rien qui présente une différence de pression due à l’écoulement d’un côté ou de l’autre…
le safran quant à lui, et en ayant la même forme que la dérive, permet de changer l’angle d’attaque : si la barre est poussée en étant assis bâbord et la voile du côté tribord du bateau, le safran présente un angle plus ouvert bâbord obligeant l’écoulement tribord à plus de chemin, ce qui crée une dépression que vient compenser le côté bâbord du safran et qui a pour effet de pivoter le bateau à gauche…
dans une situation où le bateau est en pleine vitesse, en planning par exemple ou grand largue, que la dérive ou anti-dérive n’a pas grand rôle à jouer, un simple coup de barre pourrait avoir l’effet de caler le “moteur” et si par malheur l’avant du bateau est assez enfourné dans l’eau, de cabrer le bateau, de le faire “piquer”…
la séquence suivante est une belle illustration de ce phénomène:
le bateau en planning, la dérive remontée à moitié, la voile assez ouverte et la bordure prise
la bateau ici comment s’incliner du côté bâbord. est-ce à cause du poids? mais peut-être le barreur a poussé légèrement la barre de sorte à présenter un angle plus ouvert du coté bâbord à l’écoulement de l’eau. dans ce cas l’eau lève le safran, ce qui pour effet de pencher le bateau bâbord et de lever la voile aussi
la voile ainsi levé devient plus forte qu’elle favorise la poussée, l’écoulement de l’eau au niveau du safran et la portance de ce dernier
malgré le profil de la coque, le fait que la voile est partie loin, le côté tribord du bateau est dans l’air (on imagine la dérive aussi, du coup absence de commande) et que le bateau commence à se mettre au travers de la course, le bateau dessale
il aurait fallu partir au grand largue (dans la direction initié par le safran) en mettant de son poids et ne relâcher le bout de la grande voile quitte à se mettre face au vent…