Une GV gonflée n’implique pas le bateau qui avance…
gonfler sa voile est une chose, faire avancer son bateau est une autre! dans une opération logique stricte l’un n’implique pas nécessairement l’autre
pour gonfler la voile il suffit de sortir de l’axe du vent : le guindant au vent, la tête du bateau vire d’un côté à l’autre et naturellement sans effort, à part de maintenir l’équilibre de l’assiette; lorsque le bateau reçoit le vent par arrière, il suffit de choquer suffisamment la voile.
si l’action d’avancer le bateau semble évidente au portant, s’agit-il du vent qui le pousse en appliquant une force vélique au perpendiculaire la voile, la situation est différente au près : le vent continue à nous pousser loin de l’axe du vent et selon l’angle qu’il fait avec la longueur du bateau cette poussée est plus ou moins importante; mais une autre composante de ce vent porte le bateau dès qu’un flux laminaire est présent d’un côté et de l’autre de la voile.
pour schématiser, à 90° d’angle, il n’y a pas de flux laminaire et c’est seule la poussée qui est en œuvre alors qu’à 30°, le flux laminaire est présent des deux côtés et correspond au maximum de pression de portance, la force qui est perpendiculaire à la voile, au même temps que la poussée qui n’est pas présentée par toute la voilure mais que de la partie qui correspond à 30° d’exposition au vent!
dans la région comprise entre 0° et 30° environ, la voile faseye, c’est-à-dire que la voile n’arrive à se gonfler d’un côté ou d’un autre, que le bateau est pris dans l’axe du vent. La vidéo qui suit, explique en détail le faseyement.
la force de portance nous fait avancer certes, mais celle de poussée nous fait dériver mais l’une ne va pas sans l’autre puisqu’elles correspondent à l’effet du vent sur la voile. pour arrêter de dériver alors, il faut chercher un moyen de contrer cette dérive, une sorte d’anti-dérive.
l’anti-dérive aurait pour mission de contrer la poussée ou le moment qu’applique le vent sur le bateau au point du centre de la voile (là où il y a le creux) et dont l’axe passe par la coque du bateau à l’horizontale, par l’application d’un autre moment contraire de l’autre côté de l’axe du moment précédent et dans la continuité de ce dernier. cette anti-dérive est effectivement la dérive (par abus de langage) qu’on enfonce dans l’eau…
dès lors la poussée est contrée par l’anti-dérive mais de quelle manière? lorsque le vent pousse, l’anti-dérive agit en pression sur l’eau et amortit de manière progressive le “choc” (ç’aurait été une autre histoire s’il était question d’une dérive enfoncée dans du béton ou au contraire “intelligente”, adaptative et rotative), le temps d’éliminer la poussée, le bateau dérive de moins en moins et remonte de plus en plus au vent… à s’y maintenir jusqu’à la prochaine risée! pour faire avancer le bateau alors, qu’est plus est efficace que d’accompagner l’effort d’anti-dérive.